la thérapie Comportementale

Qu’est ce que la Thérapie Comportementale?

C’est une thérapie brève validée scientifiquement, la seconde approche théorique la plus ancienne après la psychanalyse.

Elle s’intéresse  à la fois au processus de pensée et au comportement de l’individu. Certaines situations, certains environnements sont à l’origine des troubles. Cette thérapie vise à remplacer les pensées et comportements inadaptés par des idées en accord avec la réalité.

Par exemple, il pourra s’agir de diminuer l’évitement des situations redoutées dans le cas de phobies, d’éliminer les rituels compulsifs chez les personnes souffrant de Troubles Obsessionnels Compulsifs, de changer les éléments d’un environnement problématique pour encourager le client à modifier ses comportements.

Je vais m’appuyer sur une situation concrète pour vous expliquer en quoi ça consiste :

Mme X vient me consulter pour travailler sur sa phobie des chiens qui lui pose un problème majeur  dans son quotidien car ces animaux sont dans la rue, dans son voisinage, au parc quand elle sort avec ses enfants.

Cette personne a assisté à une scène traumatisante dans son enfance, une personne s’est faite attaquée par un chien devant elle. Elle a donc gardé le souvenir des cris, de la violence de la situation, des blessures, du sort qui a été réservé au chien par la suite .

Elle est terrorisée à la simple idée qu’un chien puisse être dans son champs de vision et cette phobie la coupe de certains liens sociaux. Elle aimerait pouvoir se promener sans angoisse ni crise de panique, accepter un café chez une copine sans se préoccuper de savoir qu’elle a un chien mais elle voudrait aussi ne pas transmettre sa peur à ses enfants.

Nous commençons donc par un entretien sur la nature de sa peur. Je lui explique dans un premier lieu que la peur est une émotion saine et naturelle que nous vivons tous d’une manière ou d’une autre et qu’elle a la fonction de nous protéger du danger perçu.

Je lui rappelle que le but de la thérapie n’est pas de supprimer l’émotion ( la peur) car il est important d’avoir de l’appréhension face à certaines situations qui seraient dangereuses, comme face à un chien qui deviendrait vraiment aggressif.  L’idée est plutôt de ramener sa phobie à une peur plus réaliste et acceptable, qu’elle ne se sente plus en détresse.

Nous travaillons sur ses croyances limitantes, elle est persuadée que le chien va l’attaquer, la mordre… puis sur l’évitement des situations qu’elle redoute.

On discute ensuite de la stratégie de traitement de la phobie qui pourra être mise en place au cours de la thérapie:

-Imaginer la situation qui fait peur, en faisant naitre les pensées et images de manière consciente, la source de l’angoisse finit alors par diminuer. La stratégie est réfléchie à deux, comment réagir si je perçois le regard inquiétant d’un animal? si l’animal ressent mes émotions alors comment je peux essayer de modifier ma peur pour qu’il la ressente moins? l’objectif final est fixé comme la récompense méritée à l’issue de ce traitement .

traitements proposés:

-exposition à la situation et gestion des émotions

-exposition à des sensations redoutées : par le biais d ‘exercices, l’exposition aux symptômes d’angoisse, de panique, fait diminuer la peur de leur apparition en situation réelle (bien évidemment le but n’est pas de déclencher une peur trop violente pour la personne mais elle doit être assez intense et pratiquée régulièrement pour que ça fonctionne).

Pour mettre en place cette stratégie, nous établissons une hiérarchie d’exposition, avec plusieurs situations redoutées classées de la plus difficile à la plus facile. Ce traitement est construit avec le client en fonction de ce qui lui semble impossible et moins difficile. Il a un carnet de bord pour noter tous ses ressentis et évolutions au fil des jours afin de mesurer ses progrés .

1. Aller prendre le café chez la voisine qui a un chien dans son jardin (évaluation de la peur 100%)

2. Se promener au parc quand il y a beaucoup de chiens   (évaluation de la peur 90%)

3. S’approcher  d’une personne qui tient un chien sans laisse  (évaluation de la peur 80%)

4. S’asseoir près d’une personne avec un chien tenu en laisse  (évaluation de la peur  70%)

5. Se tenir dans une pièce oû il y a un chien avec laisse (évaluation de la peur 60%)

6. Se tenir dans une pièce avec un chien sans laisse (évaluation de la peur 50°%)

7. Regarder la vidéo d’un chien de la même couleur que celui du souvenir de son enfance (évaluation de la peur 40 %)

8. Regarder une vidéo d’un petit chien tout mignon ( évaluation de la peur 30 %)

9. Regarder la photo d’un petit chien et la toucher ( évaluation de la peur 20%)

La thérapie a permis à cette personne de faire diminuer sa peur et de modifier son comportement . Elle n’est pas devenue amatrice de chien mais elle ne se rend plus malade à l’idée de croiser un chien ou d’aller dîner chez une amie ayant un chien.

Prochainement je  vous présenterai  la thérapie cognitive qui est généralement associée à la thérapie comportementale.

 

 

 

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