ACCEPTER NOS PEURS ET LES DEPASSER

Les peurs sont des émotions d’anticipation, elles sont déclenchées par la perception d’un danger, totalement subjectives ,elles viennent provoquer en nous différentes réactions :
-minimisation du danger, voir même considéré comme irréel ( déni),
-aménagement d’une existence de plus en plus restreinte ( évitement/fuite) .
-ne plus rien faire pour se faire oublier et laisser les choses passer au dessus de nous (la paralysie)

Nous savons que notre équilibre psychologique passe par la satisfaction des besoins d’ordre relationnel comme le besoin d’amour, de reconnaissance, de sécurité, de liberté, de sens, de créativité…

Pour gagner de la liberté dans notre vie, il est nécessaire d’apprivoiser nos peurs. Il est normal d’en ressentir car elles sont utiles pour nous avertir des comportements à adopter pour nous protéger .

Cette idée de déconfinement inquiète les adultes comme les plus jeunes , il me parait donc utile de vous proposer de travailler sur ces peurs afin qu’elles ne vous privent pas de vos capacités à faire face et à réagir, afin que vous trouviez une nouvelle énergie dans cette perspective de retour à la vie scolaire et professionnelle.

Tout d’abord mettez vous dans une analyse factuelle:
Durant ces deux mois à l’abri dans notre intérieur, nous avons expliqué à nos enfants la nécessité de rester prudents et distants afin de ne pas propager ce virus pour lequel certains réagissaient mal et pouvaient mourir.
Les liens familiaux distancés ont été douloureux pour les ainés, pour les enfants et pour les adultes . Faire face à la maladie, au deuil, à distance est une sacrée épreuve. Psychologiquement ces moments peuvent laisser des traces et accentuent aussi cette peur de la contamination.
Une fois installés dans notre nouveau rythme quotidien, Il nous est demandé de nous projeter vers une nouvelle adaptation : celle de revenir à l’extérieur, mais en évitant toujours la proximité, au milieu des problématiques liées aux moyens insuffisants de protection, et celle de faire confiance à ceux qui décident de l’organisation de ce déconfinement alors qu’ils semblent nager en eaux troubles.

Prenez vos peurs en considération :
1. Énoncez les clairement et notez les émotions ressenties
2. demandez vous quel besoin correspond à chacune de vos peurs (une peur = un besoin)
3. Demandez vous si elles font écho à un souvenir passé
4. les identifieriez vous comme étant des croyances limitantes dans votre vie de tous les jours ?

Si elles sont liées à quelque chose d’ancré en vous, qui vous suit en permanence, (même en dehors de cette période), il est nécessaire de travailler dessus pour les déconstruire.
Pour les autres, restez dans votre zone de confort pour le moment et patientez. Chaque jour apportera des précisions, des éclaircissements, ne soyez pas dans l’hyper réactivité ou dans l’immédiateté car c’est ce qui vient nourrir vos peurs . Ne sautez pas sur les informations qui viennent se contredire chaque jour, laissez tout se poser à distance .
Revenez dans l’instant présent : ici dans votre espace, il ne vous arrivera rien .
Lorsque nous devrons nous projeter, nous regarderons pareillement les faits réels et les mesures adaptées . La résilience  c’est cette capacité à rebondir pour tirer un apprentissage d’une situation difficile et se reconstruire une nouvelle image, un nouveau regard sur le lendemain.

Il sera évidemment nécessaire de reprendre notre place de citoyen actif pour relancer notre système économique, de remettre nos enfants en crèche ou à l’école parce qu’ils ont besoin du système d’apprentissage et de sociabilité proposé par l’école, et cela même si le virus n’a pas disparu totalement .
Il y a un paramètre à garder à l’esprit : nous restons libres de nos choix, de reprendre nos activités ou pas, de regarder ce qui est prioritaire pour nous .
Est ce de préserver vos enfants parce que vous trouvez les mesures insuffisantes ? peut être que l’un des deux parents peut rester à la maison ou en télétravail .
Si vous êtes seule à assumer vos enfants la question se pose autrement . Est ce que votre employeur a posé des conditions en cas de non reprise volontaire ? congés, arrêt maladie, garde d’enfant?
Il vous appartient d’assumer vos choix et de choisir la meilleure solution.
Reprenez vos Peurs = besoins et établissez un plan d’action pour dépasser vos peurs et répondre à vos besoins .
Fixez vous des challenges, chaque jour pensez à un point que vous souhaitez voir évoluer .Comme si vous étiez un équilibriste, avancez doucement vers le point à atteindre, en ne le lâchant pas du regard, et gardez confiance en vos capacités.
Des coups de vents vous en avez traversés avant celui-ci, vous avez donc la force d’y parvenir encore une fois. Ecrivez des nouvelles pensées pour remplacer vos peurs et croyez y fermement.
Si nous nous bloquons avec nos peurs nous ne vivons plus vraiment et nous sabotons tout ce qui garantie notre épanouissement (travail, lien social, sens donné à nos valeurs…).
Quoi qu’il se passe demain, nous avons une certitude c’est que la vie continue et qu’il nous appartient d’en être les acteurs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.