Nous parlons de plus en plus souvent du burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. Quels sont les facteurs propices à nourrir cet état? Comment peut on repérer les symptômes chez une personne de notre entourage ? Quels sont les outils pour s’en sortir ?
Je vais vous donner quelques indicateurs qui vous permettront de détecter les prémices de ce syndrome et de diriger vos collègues ou amis vers un professionnel pour qu’ils ne restent pas dans leur mal être .
Quels sont les profils les plus touchés?
– les perfectionnistes, ceux qui veulent tout contrôler, et ceux dotés d’une grande intelligence émotionnelle.
– les personnes très empathiques, celles qui veulent toujours bien faire, et celles qui ont du mal à s’affirmer .
-ceux qui culpabilisent de prendre du temps pour eux , pour leur équilibre.
Les principaux facteurs de burn out:
– le travail
– l’environnement et les relations interpersonnelles.
Les personnes très exigeantes envers elles-mêmes ou envers les autres sont facilement exposées au stress, à la charge de travail, au problème de gestion du temps de travail… si ce mode de fonctionnement est momentané on ne parlera pas de risque mais si cela est inscrit dans la durée il est important d’en tenir compte .
Les personnes étant en contact avec du public difficile subissent des émotions négatives, des agressions verbales ou psychologiques.
Le manque d’autonomie sur un poste peut conduire au sentiment d’écrasement, la personne a la sensation de tout subir, de ne prendre aucune décision.
Le fait de travailler avec des gens toxiques, manipulateurs, avec qui il n’y a pas de reconnaissance, amène également à un mal être.
Enfin l’épuisement professionnel peut être engendré par un manque de sens, de valeurs dans les missions demandées ou le travail en lui- même.
Comment repère t-on le burn out ?
La personne est obsédée par son travail et ne met plus de limite, elle collectionne les heures supplémentaires, ne se coupe pas du travail le soir, voir même le week end, et elle se sent épuisée.
Elle n’a plus d’enthousiasme dans son activité, plus de sens ni de plaisir.
Elle subit beaucoup d’émotions négatives et destructrices et passe du rire au larme facilement.
On remarque peu à peu un manque de réactivité, des problèmes de concentration , une déficience intellectuelle.
La personne se sent jugée, rejetée, elle se replie sur elle même.
Les symptômes psychosomatiques arrivent avec des tensions musculaires, des problèmes de dos, des insomnies.
Puis elle peut tomber dans des comportements auto destructeurs , elle n’a plus de vie personnelle, entre en conflits avec ses collègues, se met en danger professionnellement.
Elle est d’un pessimisme remarquable, n’hésite pas à critiquer le travail et les collègues, ne voit aucune solution ou amélioration possible.
Elle perd complètement confiance en elle, se sent coupable de tout ce qui ne va pas, se replie sur elle-même et n’a plus aucune estime d’elle-même.
On arrive à l’épuisement total, aux pensées suicidaires, au désespoir, au sentiment d’être transparent et inutile .
Il va sans dire que si vous reconnaissez certains de ces symptômes chez votre collègue de bureau il est opportun de lui conseiller de se faire aider car son être est en danger !
Une prise en charge peut s’avérer utile même avant que le burn-out ne soit vraiment installé. Plus tôt la personne pourra retrouver une image positive d’elle-même plus vite, plus elle prendra conscience de ses forces intérieures, elle redeviendra efficace et se sentira à sa place .
Certains outils pour prévenir le burn out ou s’en sortir :
Nous utilisons les To do list pour nous simplifier la vie mais pour certains cela peut ajouter de la pression.
Essayez plutôt la liste des choses faites, « Les Done List « : sur deux jours je vous propose de lister toutes les tâches que vous réaliserez en y mettant le temps accordé, de votre lever au coucher.
Relisez cette liste à l’issue des deux jours pour bien conscientiser ce que vous avez fait puis évaluez ce qui est essentiel, prioritaire, ce que vous pourriez déléguer.
Cela vous aidera à mieux vous rendre compte que vous faites énormément de choses et qu’il est temps, pour être moins fatigué, de revoir l’organisation de vos journées.
Pour plus d’efficacité, établissez une relation saine avec vous même, en prenant du temps pour vous . Travaillez la vision que vous avez de vous même, votre relation au temps en vivant dans la pleine conscience, et faites du temps un allié pour ne plus le subir.
Ensuite autorisez-vous la déconnexion, de manière progressive . Essayez de casser les croyances limitantes du genre: « si je ne suis pas tout ce qu’il se passe en simultané je vais peut être passer à côté de quelque chose d’important ». Libérez vous du joug des mails, des notifications, sur certaines plages horaires .
Revenez à plus de bienveillance envers vous même, afin de retrouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle .
Au cours de la prise en charge d’une personne en burn out, j’amène à revenir à une meilleure estime de soi notamment par un travail sur les forces et compétences.
Comment vous sentez vous à la lecture de ces quelques lignes ? Vous craignez d’être en mauvaise voie ou d’arriver à cette phase d’épuisement?
Un cycle de 6 séances peut être suffisant pour revenir à la confiance et au mieux être alors ne tardez pas trop . Prendre soin de soi n’est pas une perte de temps.