Communiquer et maintenir le lien avec son adolescent

 » Ce que je recherche dans la vie, c’est la bienveillance, un échange avec autrui motivé par un élan du coeur réciproque  » (Marshall Rosenberg).

La communication n’est autre qu’une relation d’échange et de partage verbal ou non verbal avec l’autre, permettant d’exprimer des besoins, des sentiments, des informations .

Je suis une fervente de la communication bienveillante et de la discipline positive, j’avais envie de vous partager certaines reflexions visant à renouer un dialogue sur un mode de gagnant gagnant avec votre enfant et particulièrement votre ado,  à remettre du lien et revenir finalement à l’essence même de la vie.

Tout d’abord re-situons nous… vous en conviendrez avec moi peut-être , nous sommes issus de la culture du malheur, nous ne naissons pas pour rigoler mais pour transmettre des croyances, des valeurs.  Ne pourrait-on pas transmettre sans violence, sans contrainte, sans crainte de perpétuer des schémas de croyance familiale?

Je vous propose de réfléchir sur le sens de votre vie , vos besoins fondamentaux, vos valeurs.

Il me semble assez naturel de se rappeler que nous avons tous un jour admiré une personne dans notre construction, ( mais quand je pose la question à mes clients je constate que nous n’en avons pas tous le souvenir). Avez-vous l’image d’une personne inspirante à l’esprit ? Quelles étaient ses valeurs ?

Regardez désormais votre vie, y retrouvez-vous ces valeurs importantes inspirées par la personne à laquelle vous pensiez ?

Tout cela pour nous amener à l’évidence que la vie c’est ça: pour être inspirant il faut soit-même être inspiré! Et si nous voulons que nos enfants ou petits enfants puissent avoir envie d’être inspirés par ce que nous sommes, donnons -leur les valeurs qui nous paraissent importantes et faisons en sorte qu’ils s’en souviennent longtemps.

Nous élevons nos enfants comme nous pouvons, avec nos idées et nos croyances mais face aux difficultés de communication nous partons par moment dans des mots que nous regrettons. Si nous parlions avant toute chose avec notre coeur et non plus avec nos principes en premier plan ?

En étant plus simple, plus humble, je crois que nous sommes plus ouvert à nous même, plus centré ( notions de chaleur, de sécurité, de sens …)

Nous le voyons bien qu’aujourd’hui le « il faut … Tu dois … Je veux … » ne marche plus en terme de message éducatif . Nous devons nous remettre dans une posture d’amour, de respect dans l’échange, la différence, de clarté dans le sens que nous donnons aux choses, et il est un élément indispensable pour vous parents : accepter qui vous êtes et dites vous que si certaines émotions de colère, de peur, d’angoisse, surgissent et vous font agir autrement que vous le souhaitiez par principe, le passé et les schémas familiaux sont responsables de ces réactions.  Ne vous jugez pas, nous ne donnons pas la vie en recevant le guide du parent parfait . Nous faisons du mieux que nous pouvons avec notre histoire personnelle.

Par contre, il importe de se questionner sur ce qui nous habite : Est ce que je fais les choses parce qu’elles sont importantes pour moi et est ce que j’en assume les conséquences ?

Thomas d’Ansembourg rappelait au cours d’une de ses conférences que « le pouvoir de l’humain est de créer des climats fondateurs et aimants .  » Ce qui sous entend que l’on revient à ce que l’on connaît, à la maison qui nous a nourris. Donc clarifions les valeurs que nous souhaitons défendre et devenons aimants  (du verbe aimer et au sens d’inspirant) .

Ainsi, il va sans dire que si nous aimons nous devrions être aimé.  Si nous donnons à nos enfants, à travers notre façon d’être, le sens du respect ils nous respecteront davantage, et si nous ne nous montrons pas jugeant mais accompagnant, ils le seront à leur tour.

Voyons maintenant comment  nous pouvons recréer le NOUS avec nos enfants quand nous avons la sensation au quotidien que le lien n’est plus ou que nous nous comprenons plus?

Essayons de voir quelles sont nos habitudes de langage pour commencer. Nous sommes souvent dans le jugement qui ne rend pas  la relation facile,  nos croyances ne nous ont pas habitué à écouter les besoins de l’autre mais à réagir en fonction de nos ressentis personnels.

Et si nous essayons de juste écouter, de maintenir le lien en nous intéressant sincèrement à ce qu’il fait, ce qu’il vit en lui , à remettre du nous dans notre relation ? Il est indéniable que nous attendons toujours davantage le résultat , avant de penser au lien et au NOUS.

Je vous invite à juste changer votre façon d’être avec votre enfant et d’utiliser davantage l’écoute empathique. Connectez-vous à la source, à votre moi profond plein d’amour, et vous pourrez vous sentir connecté à l’autre.

Pour un enfant, l’essentiel est là: sentir que l’adulte face à lui est aligné et juste . A partir de là, vous pourrez retrouver une communication plus ouverte, en différenciant vos valeurs et vos besoins.

Voici quelques pistes permettant de renouer le dialogue, recréer du lien:

1. Reconnaissez le chaque jour en lui disant bonjour, même s’il fait la tête ou semble vous ignorer. Quelle que soit son humeur ou la votre il est votre enfant, il est une entité qui mérite le respect et qu’on le salue.
2. Prenez le temps de vous intéresser à lui, observez le, regardez le. Sachez qu’il décode vos gestes, postures, comme il décode le langage verbal, ces éléments participeront à sa réception de l’information.
3. Arrêtez de lui donner les surnoms de son enfance, vous lui montrerez ainsi que vous ne le considérez plus comme un petit enfant
4. Choisissez plutôt le mode interrogatif pour lui demander quelque chose , ou pour dire ce que vous voyez de lui, ce que vous comprenez : par exemple « est ce que tu n’es pas en train de t’angoisser ? »
5. S’il est énervé, ne réagissez pas en miroir, ne répondez pas dans l’immédiateté. Prenez un temps d’arrêt pour montrer que vous remarquez qu’il se passe quelque chose qui ne va pas . Soyez vigilant pour ne pas laisser vos gestes, vos regards, vos attitudes parler à votre place. Evitez de donner des ordres, de crier, de parler trop vite, de montrer votre agacement ou d’être agressif.
6. Mettez en mots ce que vous ressentez, le plus calmement possible et en utilisant le JE ,je ressens, je vois, j’ai besoin, j’aimerai…
7. Montrez de l’intérêt pour ce qu’il dit ou fait, prenez le temps de partager certains moments avec lui autour d’une activité qu’il aime.
8. Ne soyez pas trop troublé, déstabilisé, agacé par la manière dont il peut recevoir ce que vous dites, ne cherchez pas à vous justifier .Si vous sentez qu’il prend mal vos propos, reformulez les plus concrètement, plus simplement
9. N’exigez pas un effet immédiat à vos demandes, laissez la possibilité de discuter, de choisir.
10. Acceptez de ne pas tout savoir sur sa vie d’ado, il vous dira lui-même les choses qu’il veut partager avec vous si vous restez à l’écoute et respectez son espace
11. Ne cessez pas de communiquer avec un ado même s’il ne répond pas, ou semble ne rien vouloir entendre ; Continuez à parler avec bienveillance, à dire paisiblement ce que vous souhaitez qu’il entendre, soyez patient. Utilisez l’humour pour dire certaines choses.
12. Gardez le contrôle de la situation quand vous échangez avec lui, ne dialoguez pas en situation de tension ou de conflit : arrêtez les discussions lorsque la tension monte. Reportez l’échange verbal à plus tard. Reconnaissez ses émotions (colère) et les vôtres.
13. Apprenez à écouter mais à ne pas apporter votre avis, vos solutions, vos conseils s’il ne vous le demande pas. Permettez-lui d’apprendre, de découvrir et d’expérimenter. Il vous confie un souci, accueillez juste ses états d’âme, ses mots, et dites-lui que vous êtes là s’il a besoin. Quand il est écouté, son cerveau synthétise de l’ocytocine, ce qui l’aide à tempérer son stress et lui permet de remplir son réservoir d’énergie ; il suffit donc juste d’être présent pour lui.
14. Accueillir ne signifie pas approuver, si je ne suis pas d’accord avec ce qu’il avance, je réponds juste OUI et j’ajoute mon idée ou une information recadrant la situation. Mais je ne juge pas, je ne commente pas pendant qu’il parle, je peux juste demander des précisions pour être sûr de bien comprendre.
15. L’éducation est une relation avant tout, passer du temps ensemble est plus important même que les résultats qu’il a eus ce trimestre ! Le simple fait qu’il puisse constater que vous avez plaisir à partager quelque chose avec lui, lui confère le sentiment d’avoir de l’importance, de la valeur.

Demandez- vous de quoi vous avez envie qu’ils se souviennent dans leur vie d’adulte ? de vos conflits ?des doutes sur lui-même ?ou de l’amour inconditionnel de ses parents, et de ce que les éducateurs ont pu leur apporter comme sécurité et comme attention ?

Si vous souhaitez en savoir plus,  j’anime des ateliers autour de la parentalité bienveillante pour les parents d’adolescents.

 

 

 

 

 

 

 

 

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