Exister est une chose, mais se découvrir, s’apprécier et se construire en est une autre . L’estime de soi, sa nature, ses besoins, peut s’apprendre pour atteindre une vie plus agréable et pleine de sens . Il n’y a pas d’âge pour apprendre à se connaitre.
Pour reprendre les mots de Christophe André : « comment quitter ce moi- prison dans lequel nous étouffons, pour aller vers le moi-violon dont nous apprendrions tranquillement à jouer ? »
A certains moments nous sommes comme étranger à nous même, nous agissons ou nous parlons en sachant que ce n’est pas bon pour nous. Nous nous regardons peut être de l’extérieur au lieu de faire un avec nous même et d’être en harmonie.
Mais qu’est ce donc que l’estime de soi ?
C’est un jugement que l’on porte sur soi et qui va orienter nos actions, notre comportement . Ce rapport intime à soi-même est automatique, incontrôlable. Comme la respiration, la faim, le sommeil, l’estime de soi est naturelle et indissociable de la conscience de soi.
Elle permet de prendre du recul sur soi, de pouvoir refléchir et évoluer. Mais le manque d’estime de soi est aussi responsable d’une vie inconfortable car tout peut nous agresser si on ne se comprend pas soi-même et qu’on se méprise. Le doute s’installe et les complexes prennent place aussi peut être.
L’estime de soi est nourrie par deux sortes de signaux :
-La reconnaissance sociale
-La performance
Les échecs affaiblissent donc beaucoup l’estime de soi.
L’estime de soi est non seulement un outil d’information sur nos succès et nos échecs mais elle est également un élément indispensable à la construction de notre personnalité , elle influence nos réactions, nous rend craintif ou plutôt audacieux , nous amenant ainsi soit à faire un pas en arrière soit à nous révéler et à avancer.
L’estime de soi est aussi un bel outil de liberté. Si nous ne l’avons pas, nous serons influencés par ce que nous avons appris de notre enfance et nous avancerons avec le pilote automatique . Nous continuerons notre chemin avec les schémas du passé, les phrases et expériences vécues. Alors que l’estime de soi nous permet de tirer des enseignements de ce que nous avons vécu et de nous en affranchir pour devenir nous-même.
L’estime de soi facilite la résilience face à l’adversité. Elle n’est pas un moyen de briller mais de s’adapter à l’environnement . Si nous ne nous acceptons pas nous-même qui donc le fera ?
Voyons donc maintenant comment travailler sur l’estime de soi ?
Il faudra bien-sûr comprendre quelles sont vos limites et d’où elles proviennent mais il faudra surtout travailler à mettre de nouvelles façons d’être en place. Le changement relève d’efforts réguliers.
Je faisais allusion tout à l’heure aux complexes et aux doutes qui peuvent être douloureux , et représentent des freins à votre développement personnel.
Le complexe dépasse largement le stade de l’insatisfaction occasionnelle. Il devient obsédant, fréquent et incontrôlable. Notre estime de soi en souffre beaucoup dans le corps et le mental .
Il s’agit d’abord de comprendre d’où ils proviennent : paroles dévalorisantes des parents, complexes familiaux, événements de la vie?
Puis on va observer les autres pour voir chez eux comment ils vivent librement avec leurs imperfections et arriver à entendre que ce n’est qu’une histoire de mental.
Le fait d’en parler avec les autres évitera que le complexe se nourrisse de honte et d’isolement . Recueillir les avis positifs des autres vous permettra de vous dire que cet avis que vous avez sur vous- même n’est pas celui de l’extérieur. C’est déjà pas mal ! Il faut accepter de se dire que cette zone de complexe n’est pas un tout en nous même. Elle n’est qu’une partie qui ne mérite pas que notre mental lui accorde tant d’attention .
Comment peut-on s’affirmer sans un peu d’estime de soi ?
S’affirmer c’est pouvoir exprimer ses besoins tout en tenant compte de l’autre. Mais lorsqu’on craint d’être rejeté ou mal jugé, pas aimé, on utilise l’évitement : « je n’ose pas demander parce que j’ai peur de déranger », » je n’ose pas dire non » … comme cette patiente qui me disait l’autre jour : « j’aimerai tant casser cette habitude de fêter Noël chez mes beaux parents tous les ans, j’aimerai pouvoir organiser cette fête chez moi comme je l’entends, préparer mon intérieur, créer de nouveaux rituels, changer l’habitude… mais j’ai tellement peur de les vexer et qu’ils m’en veuillent ». Comment puis je leur dire ?
Il n’y a pas de formule magique, pour s’affirmer il est nécessaire de s’écouter pour discerner ses besoins, de se respecter ( laisser derrière les croyances limitantes du passé) et de pratiquer régulièrement l’affirmation de soi. Il est utile de préciser qu’on ne s’affirme pas contre quelqu’un mais pour soi , pour exprimer un besoin, un ressenti et faire sa place auprès de quelqu’un, ou dans un groupe.
Dans le cas de cette cliente, si elle exprimait à ses beaux parents sont souhait de les recevoir chez elle, qu’elle y met du coeur, pourquoi lui en voudraient-ils ? Ils seraient peut-être ravis pour une fois de ne pas tout organiser pour recevoir chez eux. Elle pourra peut être laisser sa belle mère amener sa petite touche pour le dîner, histoire qu’elle ait la sensation de quand- même participer à l’organisation de cette soirée festive.
Si on refoule trop longtemps ses besoins , on devient frustré et dans le déni de soi, qui va aussi jusqu’au déni de ses émotions. A force de se convaincre qu’il est préférable de renoncer, nous ne voyons plus que nous nous faisons violence à nous -même. A force de vouloir nous protéger du rejet ou de certaines problématiques que nous ne nous sentons pas capables d’affronter, nous finissons par nous étouffer lentement et par oublier notre droit d’exister.
Il y a un exercice qui me parait intéressant pour travailler l’estime de soi et du coup la confiance en soi car elles sont étroitement liées:
Je remplis un bocal avec des petits papiers sur divers sujets « le dernier livre que tu as lu », « le dernier lieu de tes vacances », « le plus beau jour de ta vie », « ta plus grande peur », « ton plus grand plaisir « … et j’invite le client à improviser sur le sujet pour qu’il constate qu’il ne doit pas douter de son esprit, que ses peurs de s’affirmer lors d’une soirée, ne sont que dans sa tête mais pas dans la réalité. A force de s’entraîner à cet exercice, le client prend confiance en lui et appréhende moins de prendre la parole en groupe.
Il y a un fait essentiel pour notre esprit : voir les choses simplement . Plus nous voulons faire les choses parfaitement , satisfaire le regard des autres, plus nous nous mettons la pression, et moins notre mental va pouvoir gérer la situation .
Le besoin de lien, d’appartenance et d’acceptation est l’un des plus fondamentaux chez l’être humain.
Et si nous cultivions notre estime de soi en renforçant la recherche d’appartenance plutôt que celle de la différence ? Apprendre à se réjouir ou à s’émouvoir de ce qui arrive aux autres, reconnaître sa valeur, être dans la gratitude de ce qui se produit pour nous et les autres, nous aide à avoir le sentiment d’exister, à trouver notre place.
L’estime de soi est un rapport à soi -même mais elle se nourrit de l’action, il est donc nécessaire de ne plus avoir peur de l’échec ou du rejet , ne plus croire en la perfection, et d’oser agir pour sentir que nos actes influencent sur l’environnement et sur nous-mêmes.
Vous pensez avoir besoin d’aide pour travailler votre estime personnelle? Pour vous affirmer ? Pour vivre plus simplement en acceptant qui vous êtes?N’attendez plus pour venir modifier tous ces mécanismes qui vous font souffrir.